BENVENUTO CELLINI à l'Opéra Bastille
Quand Terry GILLIAM rencontre BERLIOZ
Orfèvre et sculpteur florentin, Benvenuto Cellini a vite joui d’une renommée dépassant les frontières de l’Italie. Son tempérament flamboyant, la conscience exacerbée qu’il a de son talent, la liberté d’esprit dont il fait preuve au plus près des puissants sont autant de traits qui inspirent Berlioz, lecteur de ses Mémoires. Jamais loin des intrigues, des cabales et des rixes, Cellini doit fondre une grande sculpture de Persée commandée par le souverain pontife. Il est aimé de Teresa, mais celle-ci est promise à Fieramosca, un artiste académique qui n’a pas eu la faveur de recevoir la commande papale. L’univers exubérant déployé par Terry Gilliam entraîne les protagonistes dans un monde tout à la fois délirant, jubilatoire, claustrophobique et mégalomane : l’embrasement d’une folie communicative.
J’ai lu les Mémoires de Benvenuto Cellini, tel que vous me voyez, et en italien encore ! J’ai appris de cet homme-là, qui était un fier luron, à imiter la Providence qui nous tue à tort et à travers, et à aimer le beau partout où il se trouve. N’est-ce pas d’ailleurs une belle partie à jouer que d’être seul contre tous les hommes et d’avoir la chance ?
- Vautrin, le Père Goriot, Honoré de Balzac.
FAUST
de Goethe
Adaptation et mise en scène Valentine Losseau et Raphaël Navarro
« Faust est une oeuvre qui va de la terre au ciel, du possible à l’impossible... »
C’est par ces mots de Goethe que Valentine Losseau et Raphaël Navarro présentent leur prochaine création. Initiateurs, avec Clément Debailleul, du mouvement artistique de la magie nouvelle, ils relèvent le pari de mêler la beauté littéraire de Faust, la profondeur de ses réflexions, à l’émerveillement d’un théâtre visuel qui renoue avec la dimension burlesque présente dans le texte original et la traduction choisie de Gérard de Nerval. Les liens forts que la pièce et le mythe faustien entretiennent avec l’ésotérisme, les magies blanche et noire, leur offrent l’occasion de mettre en œuvre, loin du seul effet, quinze années de recherches, d’élaboration de procédés techniques et d’images spectaculaires.
Entrée au Répertoire en 1999, la pièce n’a pas été jouée depuis. Aujourd’hui, la magie entre à la Comédie-Française et les comédiens de la Troupe font l’apprentissage d’une discipline, mais aussi d’une pratique du plateau et d’un type de concentration inusuels pour eux. Jeux d’apparitions, de disparitions, lévitation, hologrammes, transformations... la perception du réel est brouillée. Après le pari que Dieu et Méphistophélès se lancent dans le ciel, Faust nous ouvre les portes de son cabinet. Et nous suivons dans son voyage initiatique ce savant avide de connaissance absolue.